J’ai besoin d’imaginer un monde sur scène qui me fait rêver et qui représente ce féminisme ambiant qui gagne peu à peu tous les espaces. Le féminisme, lorsqu’il est partagé entre hommes et femmes m’inspire, en ce sens je me considère humaniste. La danse de popping m’a été inculquée comme à beaucoup de femmes, par des hommes. J’ai appris avec des codes d’hommes même d’un point de vue vestimentaire. Je me suis « travestie » et j’ai joué différents personnages dont celui du « Gangsta ». J’assume ma part masculine par beaucoup d‘autres aspects. Je pense qu’il y a un réel besoin de reconstruction et de sororité dans un premier temps, puis un rapport homme-femme à questionner, imaginer, réinventer. La danse de popping, permet de mettre en avant la puissance féminine comme j’aurais envie de la voir plus fréquemment. Cet art est le moyen d’exprimer l’esprit de femmes éveillées, « connectées » à leur sensibilité tout en étant puissantes, impactantes et touchantes. C’est à la fois une danse de caractère et de force tranquille, qui transforme organiquement et donne à voir les corps dans des états et des mouvements d’illusions, comme irréel et magique. C’est un lâcher de sorcières des temps modernes. J’aime effleurer ce lien entre le réel et l’irréel. Pour moi la danse et l’art au sens large, portent cette lueur d’humanité qui jaillit de manière fulgurante, c’est ce petit quelque chose d’ inexplicable, comme les sentiments et les émotions.